vendredi 5 février 2016

"Les yeux dans les arbres" de Barbara Kingsolver

Voici un nouveau rendez-vous avec le cercle de lecture de ma libraire. Cette fois-ci, nous avons découvert "Les yeux dans les arbres" de Barbara Kingsolver, paru chez Rivages poche.

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 Titre : "Les yeux dans les arbres"
Auteur : Barbara Kingsolver
Traducteur : Guillemette Belleteste
Genre : roman historique
Editeur : Rivages poche
Parution : 2014 / 672 pages
ISBN : 978-2743628864


Ce qu'en dit l'éditeur : "En 1959, Nathan Price et les siens quittent l'Amérique pour le Congo belge. Pasteur baptiste, Price pense évangéliser un peuple qui ne rêve que d'autonomie et de liberté. La révolution éclate, mettant fin à l'illusion. Tour à tour, sa femme et ses quatre filles racontent la ruine tragique de leur famille qui, malgré ses croyances, ne résiste à rien : ni à la détresse, ni aux orages, ni aux tourments de l'Histoire."


Avis : En premier lieu, j'aime le côté décalé de la couverture, les couleurs chaudes qui ne sont pas s'en rappeler celles de l'Afrique.

Dès le début du livre, l'auteur pose le décor. Le lecteur est alors plongé en Afrique et... j'ai adoré. En grande partie parce que cela évoquait une multitude de souvenirs de mon enfance lorsque, à 8 ans, j'ai accompagné mes parents partis vivre au Congo (français - l'actuelle république du Congo). Nous sommes allés dans plusieurs de ces petits villages perdus. Et nous avons même navigué sur le Kouilou !
Cependant, en faisant des recherches, il ne s'agit pas du même Kouilou. Le mien, c'est un fleuve du Congo français (et se jette donc dans la mer) alors que celui du livre est un affluent du fleuve Congo, situé dans le Congo belge (actuelle république démocratique du Congo). Je pense même qu'il y a une erreur de traduction car l'affluent du fleuve Congo s'écrit plutôt Kwilu.
D'autres souvenirs ont resurgi : lors de la fête d'arrivée, j'attendais de découvrir comment ils allaient réagir en mangeant le pili-pili car je sais que cela arrache la bouche. La langue congolaise la plus parlée où j'habitais était le munukutuba, une sorte de kikongo simplifié (langue parlée dans le livre). J'ai encore en mémoire le mbote (bonjour) ou le mondele (le blanc).

J'ai donc adoré me plonger dans l'Afrique, mais également suivre cette famille qui s'y installe. Lire leur évolution, leur manière d'appréhender ce monde si différent du leur.
L'Afrique change les personnages, les marque. Et c'est vraiment intéressant de voir comment.
De plus, l'histoire nous permet aussi d'observer la transformation des liens familiaux.
Et enfin, le livre a une valeur historique, retraçant la dure lutte de l'indépendance entreprise par le peuple du Congo belge. Je ne savais que cela avait été si laborieux, ni l'importance si malsaine des États-Unis.
Je tiens d'ailleurs à rappeler, au passage, l'étendue des massacres actuels, que l'actualité de nos pays passe totalement sous silence.

En revenant au livre, j'ajouterai une autre dimension abordée, donnée par le temps écoulé : celle de réussir ou non sa vie. Quelle fille de ce missionnaire a le plus réussi sa vie ? Je ne crois pas qu'il y a de réponse, ou plutôt de bonne réponse.

J'ai donc adoré ce livre qui m'a transportée et qui permet une lecture à plusieurs niveaux. Je n'en ai parlé que de quelques-uns, mais d'autres sujets de réflexion sont traités : le pardon, l'ambiguité des mots et des langages, etc.


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